8 joies du jardinage

Quatre concombres, carotte, deux chou-rave, des pois

Lorsque l’on jardine, le temps s’arrête : la tête et le corps se concentrent sur la tâche et ne se soucient plus des éléments qui auraient provoqué de la tension il y a quelques moments.  Les joies du jardinage se manifestent. Si ce billet parle surtout de potager, les platebandes procurent plusieurs des mêmes plaisirs. À vous de transposer ces plaisirs! Dans ce billet, je cite quelques recherches scientifiques. Vous en trouverez plusieurs autres en consultant le web.

Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Savez-vous planter des choux

Joie de la planification

Joie de la planification… ou non! Certains adorent consulter les catalogues papier ou en ligne pour choisir les variétés qui pousseront dans leur jardin; d’autres gardent jalousement des graines de leurs plants préférés. Chez nous, nous profitons de ce que l’on trouve, de ce qui nous est donné ou qui s’avère accessible. C’est habituellement mon fils le plus jeune qui fait des plans, analyse le meilleur placement et s’occupe de commencer les semis. Ma belle-sœur m’en offre souvent d’autres espèces comme cadeau de fête pour ajouter au potager.

C’est d’ailleurs en discutant autour de la table de cuisine que nous avons convenu que notre jardin ne répondait plus à nos ambitions. Nous avons donc triplé la superficie après avoir d’abord considéré plusieurs options. Toute la famille y a mis la pelle à la terre : pour enlever le gazon, charrier le terreau, placer le contour de bois et patenter la clôture. Nous sommes bien heureux de nos résultats.

Dans notre communauté, un événement annuel au printemps permet d’échanger de plants et des graines. C’est une façon de découvrir de nouveaux légumes, herbes et petits fruits.

Un chien golden doodle blanc devant un potager clôturé.

Joie du contact avec la terre

Ce n’est pas dans l’imagination des jardiniers : jouer dans la terre rend heureux! La recherche du Dr Christopher Lowry (2007) montre que le contact avec la bactérie mycobacterium vaccae dans le sol augmente chez les souris la production de sérotonine, connue comme l’hormone du bonheur. Une autre étude, la Dr Dorothy Matthews (2010) a observé que chez les souris, l’ingestion de cette même bactérie leur permettait de sortir d’un labyrinthe deux fois plus rapidement et moins stressées que le groupe témoin non traité.

Selon une étude menée par des chercheurs finlandais de la University of Helsinki (2024), le simple fait de jardiner pourrait nous rendre plus résistants aux microbes. (Lien en fin de billet). Je ne dis pas de commencer à manger de la terre pour être plus heureux, plus intelligent et moins malade, mais je soupçonne qu’à travailler dans le jardin, on en a tous avalé un peu malgré nous.

Au-delà de ces recherches, mettre ses mains dans la terre, même gantées, offre des sensations agréables, dont les variantes de texture et de température. Et que dire de son odeur et de toutes ses subtilités?

Joie de l’exercice physique 

Les jardiniers confirmeront que plusieurs muscles sont sollicités. Les durs labeurs font appel à la force : tourner la terre, la déplacer, creuser, enlever du gazon. Le désherbage et l’entretien quotidien viennent avec un lot d’étirements. On se met à genou, on se relève, on bouge, et l’on recommence souvent. La libération d’endorphine ressentie à la suite de cette activité physique nous porte à vouloir retourner au jardin régulièrement.

Une étude menée en 2023 par Dr Jill Litt, chercheuse aux États-Unis, s’est intéressée au lien entre le jardinage et la santé. Conclusion : il jouerait un rôle important dans la prévention des risques de maladies chroniques et de cancers. (Lien en fin du billet.)

Citation relative aux joies du jardinage: Lorsque l'on jardine, le temps d'arrête : la tête et le corps se concentrent sur la tâche et oublient tous les soucis. Arrière-plan: concombres, carotte, chou-rave, pois

Joie de composter

Composter réduit considérablement nos déchets. Il y a un plaisir à remettre à la terre ce qu’elle nous a d’abord permis de récolter.

Avec le temps, nous avons convenu d’un système qui répond à nos besoins et à celui du potager printemps, été et automne. L’addition d’un deuxième composteur culbutant accélère le processus de maturation tout en continuant d’accumuler la matière première dans l’autre. C’est donner une deuxième vie aux rognures de fruits et même une troisième aux légumes dont les épluchures ont servi à faire du bouillon.  Et ça, en plus d’éliminer les sacs de feuilles à envoyer au dépotoir.

Un voisin nous fournit du bran de scie afin de maintenir l’équilibre entre le mouillé et le sec dans nos barils culbuteurs. C’est un événement heureux lorsque l’on vide le composteur et que le potager accueille cet humus. À conseiller!

Notre municipalité et plusieurs autres dans notre province se sont associées à la compagnie Food Cycler, pour offrir un important rabais sur un déshydrateur électrique. Celui-ci réduit le volume des déchets décomposables de 90 pour cent en quelques heures à même la maison. Ce qui vous reste, c’est un amendement sec, stérile et riche en nutriments qui peut être utilisé à la place des engrais dans le jardin. Nous nous en servons surtout l’hiver lorsque le composteur fonctionne au ralenti.

Joie de la culture biologique

Lorsque le potager est sous notre main, il est facile d’éviter tout pesticide ou engrais non naturel. C’est en toute confiance que l’on avale chaque bouchée de ce qui y pousse. Les recettes de grand-mères abondent afin d’exercer des contrôles sains et naturels. Il y a un plaisir à voir une graine germer, grandir, fleurir et produire des légumes que l’on déguste sans hésitation.

Joie de faire des économies

D’abord, si je mets ce titre, c’est que je crois que c’est le cas à long terme même si ce n’est pas évident la première fois que l’on prépare un jardin. Oui, il y a des dépenses initiales selon l’installation : terre, bois, graines, composteur… Mais il y a aussi moyen de procéder avec peu de frais en réutilisant nos investissements d’une année à l’autre, en faisant du troc et en étant débrouillard comme on le démontre dans notre vidéo « Notre jardin: minimaliste? ».

Si vous n’avez pas de cour pour y mettre un potager, vous pouvez explorer la culture en pots, en bacs surélevés et les jardins communautaires. Ce sont toutes des occasions de bénéficier des joies du jardinage, à plus petite échelle. Écoute suggérée : Les bienfaits du jardinage (lien ci-dessous).

Récolter en grande quantité permet de faire ses stocks. Que ce soit en conserves, déshydraté, dans le congélateur, dans un caveau ou sous forme de repas préparés congelés, ceci évite d’avoir à acheter les légumes une bonne partie de l’année. Et en étant créatif, il est même possible de faire du recyclage intelligent comme nous l’avons fait pour la clôture entourant le jardin fabriqué de filets protecteurs de bonbonnes obtenus chez un commerçant de propane. Cette barrière décourage notre chien qui creuse dans la terre meuble et les lapins sauvages qui grignotent les jeunes pousses tendres.

Joie de manger mieux

Ce n’est pas un secret que lorsque l’on a sous la main des légumes frais tels que des tomates encore chaudes du soleil, des carottes qui goûtent la terre, et des zucchinis avec un duvet doux sur la peau, le plaisir gustatif est au rendez-vous. Nous mangeons plus de légumes et par conséquent, moins d’autres choses. Je pense à ces tomates vertes de fin de saison qui offrent l’occasion de découvrir de nouvelles recettes ou aux fines herbes à la base de mon aromatique vinaigrette déesse verte.

Tomates rouges et vertes dans un panier

Joie d’un pas vers l’autosuffisance

Avoir son propre potager représente pour plusieurs une certaine forme de sécurité. Déjà, la pandémie du covid-19 a réanimé chez plusieurs une peur de ne plus pouvoir s’approvisionner dans les magasins. Présentement, les soubresauts politiques influencent nos achats comme moyen de pression contre le pays provocateur.  Avoir son potager et les stocks accumulés du jardin permet une quiétude et nourrit notre fierté et offre une liberté.

Enfin, pour ma part, j’ai toujours cru qu’un individu qui jardine ne peut pas être une mauvaise personne. Cela demande trop de confiance, de temps et d’amour. 

Pour aller plus loin:

Mini-guide du compostage domestique

Entrevue de 10 minutes : Les bienfaits du jardinage avec Janie Houle et Carole-Anne Lapierre

Effects of a community gardening intervention on diet, physical activity, and anthropometry outcomes in the USA (CAPS): an observer-blind, randomised controlled trial

Urban gardening may improve human health – Research subjects benefitted from microbial exposure that boosts the immune system

Et parmi nos vidéos:

Annonce de la vidéo Notre jardin: minimaliste? Julie avec des fleurs dans le jardin
De notre chaîne YouTube : Julie qui annonce la vidéo D'épluchures à bon bouillon

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8 commentaires

  • Comme il est satisfaisant d’aller chercher ses légumes, ses fines herbes pour se concocter un p’tit repas savoureux. Cultiver et récolter ses légumes donnent une grande satisfaction à toutes les étapes. C’est l’éveil de tous les sens sans parler de la sensation de participer et de connecter à la vie. C’est le sentiment d’abondance qui nous remplit. Une vraie passion pour moi….

  • Merci pour ce beau billet!
    Je peux témoigner de l’effet bénéfique du jardinage sur la santé mentale: après une très dure semaine où je me sentais sur le bord de l’épuisement professionnel j’étais très agréablement surprise de reprendre le boulot mardi avec le sourire aux lèvres et une nouvelle perspective après avoir passé la longue fin de semaine dans le jardin. J’ai donc pris la résolution de prendre quelques minutes matin et midi pour aller dans le jardin, regarder ce qui pousse, arracher quelques mauvaises herbes, constater la nature et me ressourcer avant de me « planter » devant mon ordi pour la journée.
    Je n’avais aucune idée qu’il y avait des bactéries positives qui étaient à l’œuvre. On en apprend tous les jours!

    • Il y a de ces petits plaisirs dans le jardin qui font tant de bien! Je suis heureuse que vous pouvez les apprécier vous aussi.

      • Le jardinage est une de mes passions depuis toujours…
        Le.jardinage et l’effort qu’il requiert rend humble et profondément heureux.
        Cest une école de la vie…
        Très cordialement .
        Annie.

  • C’est vrai…
    Rien ne manque dans ce que vous dites.
    Mais votre jardin est un peu trop sage, droit, rectiligne…
    Un peu de fantaisie et de folie ne seraient pas mal non plus.

    Cordialement.

    • Il n’y a rien comme se perdre dans le jardin. Si ça peut vous rassurer, les légumes du potager se pressent à déborder des cadres. Les courges s’amusent même à sauter la clôture!

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