Lorsque l’on jardine, le temps s’arrête : la tête et le corps se concentrent sur la tâche et ne se soucient plus des éléments qui auraient provoqué du stress il y a quelques moments. Les joies du jardinage se manifestent. Si ce billet parle surtout de potager, les platebandes procurent plusieurs des mêmes plaisirs. À vous de transposer!
Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Savez-vous planter des choux
Joie de la planification
Joie de la planification… ou non! Certains adorent consulter les catalogues pour choisir les variétés qui pousseront dans leur jardin; d’autres gardent jalousement des graines de leurs meilleurs plants. Chez nous, nous profitons de ce que l’on trouve, de ce qui nous est donné ou qui s’avère accessible facilement. C’est mon fils le plus jeune qui fait des plans, analyse le meilleur placement et s’occupe de partir les semis.
C’est d’ailleurs en discutant que nous avons convenu que notre jardin ne répondait plus à nos ambitions. Nous avons triplé la surface après avoir d’abord considéré plusieurs options. Toute la famille y a mis la pelle à la terre : pour enlever le gazon, charrier de la terre, placer le contour et patenter la clôture. Nous sommes bien heureux de nos résultats.
Joie du contact avec la terre
Ce n’est pas l’imagination des jardiniers : jouer dans la terre rend heureux! La recherche du Dr Christopher Lowry (2007) montre que le contact avec la bactérie mycobacterium vaccae dans le sol augmente chez les souris la production de sérotonine, connue comme l’hormone du bonheur. Une autre étude de la Dr Dorothy Matthews (2010) a permis d’observer que chez les souris, l’ingestion de cette même bactérie leur permettait de sortir d’un labyrinthe deux fois plus rapidement et moins stressées que le groupe témoin non traité. Je ne dis pas de commencer à manger de la terre pour être plus heureux et intelligent, mais je soupçonne qu’à travailler dans le jardin, on en a tous avalé un peu malgré nous.
Au-delà de ces recherches, mettre ses mains dans la terre, même gantées, offre des sensations agréables, dont les variantes de texture et de température. Et que dire de l’odeur de la terre avec toutes ses subtilités?
Joie de l’exercice physique
Ceux qui jardinent confirmeront que plusieurs muscles sont sollicités. Les durs labeurs font appel à la force physique : tourner la terre, la déplacer, creuser, enlever du gazon. Le désherbage et l’entretien quotidien viennent avec un lot d’étirements. On se met à genou, on se relève, on se déplace, et l’on recommence souvent. La libération d’endorphine ressentie à la suite de cette activité physique nous porte à vouloir retourner au jardin régulièrement.
Joie de composter
Faire du compost permet de réduire considérablement nos déchets. Il y a un plaisir à remettre à la terre ce qu’elle nous a d’abord permis de récolter.
Avec le temps, nous avons convenu d’un système qui répond à nos besoins et à celui du potager été comme hiver. L’addition d’un deuxième composteur culbutant permettra d’accélérer le processus de maturation tout en continuant d’accumuler la matière première dans l’autre. C’est donner une deuxième vie aux rognures de fruits et légumes en plus d’éliminer les sacs de feuilles à envoyer au dépotoir. Un voisin nous offre même du bran de scie afin de maintenir l’équilibre entre le mouillé et le sec dans nos barils culbuteurs. C’est un événement heureux lorsque l’on vide le composteur et que le potager accueille ce riche humus. À conseiller!
Joie de la culture biologique
Lorsque le potager est sous notre contrôle, il est facile d’éviter tout pesticide ou engrais non naturel. C’est en toute sécurité que l’on avale chaque bouchée de ce qui y pousse. Les recettes de grand-mères abondent afin d’exercer des contrôles sains et naturels. Il y a un plaisir à voir une graine germer, grandir, fleurir et produire des légumes que l’on déguste en toute confiance.
Joie de faire des économies
D’abord, si je mets ce titre, c’est que je crois que c’est le cas à long terme même si ce n’est pas évident la première fois que l’on prépare un jardin. Oui, il y a des dépenses initiales selon nos installations : terre, bois, graines, composteur… Mais il y a aussi moyen de procéder avec peu de dépense en réutilisant nos investissements d’une année à l’autre, en faisant du troc et en étant débrouillard.
Récolter en grande quantité permet de faire ses stocks de conserves, congélation et repas préparés ce qui évite d’acheter les légumes une bonne partie de l’année. Et en étant créatif, il est même possible de faire du recyclage intelligent comme nous l’avons fait pour la clôture entourant le jardin fabriqué de filets protecteurs de bonbonnes obtenus chez un commerçant de propane. Notre chien aimait juste un peu trop creuser dans la terre meuble.
Joie de manger mieux
Ce n’est pas un secret que lorsque l’on a sous la main des légumes frais comme des tomates qui goûtent encore le soleil, des carottes qui goûtent la terre, et des zucchinis avec un duvet doux sur la peau, le plaisir soit au rendez-vous. Nous mangeons plus de légumes et par conséquent, moins d’autres choses. Je pense à ces tomates vertes de fin de saison qui offrent autant d’occasions de découvrir de nouvelles recettes pour s’en servir.
Joie d’un pas vers l’autosuffisance
Avoir son propre potager peut offrir pour plusieurs une certaine forme de sécurité. La pandémie du covid-19 a réanimé chez plusieurs une peur de ne plus pouvoir s’approvisionner dans les magasins. Avoir son potager et les stocks accumulés du jardin permet une certaine quiétude et offre une grande fierté.
Enfin, pour ma part, j’ai toujours cru qu’une personne qui jardine ne peut pas être une mauvaise personne. Cela demande trop de confiance, de temps et d’amour.
Ressources:
Mini-guide du compostage domestique
Notre billet Le troc, l’entraide et les voisins
Et parmi nos vidéos:
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Merci pour ce beau billet…retour à l’essentiel!
Comme il est satisfaisant d’aller chercher ses légumes, ses fines herbes pour se concocter un p’tit repas savoureux. Cultiver et récolter ses légumes donnent une grande satisfaction à toutes les étapes. C’est l’éveil de tous les sens sans parler de la sensation de participer et de connecter à la vie. C’est le sentiment d’abondance qui nous remplit. Une vraie passion pour moi….
Merci pour ce beau billet!
Je peux témoigner de l’effet bénéfique du jardinage sur la santé mentale: après une très dure semaine où je me sentais sur le bord de l’épuisement professionnel j’étais très agréablement surprise de reprendre le boulot mardi avec le sourire aux lèvres et une nouvelle perspective après avoir passé la longue fin de semaine dans le jardin. J’ai donc pris la résolution de prendre quelques minutes matin et midi pour aller dans le jardin, regarder ce qui pousse, arracher quelques mauvaises herbes, constater la nature et me ressourcer avant de me « planter » devant mon ordi pour la journée.
Je n’avais aucune idée qu’il y avait des bactéries positives qui étaient à l’œuvre. On en apprend tous les jours!
Je suis bien d’accord avec vous…
Il y a de ces petits plaisirs dans le jardin qui font tant de bien! Je suis heureuse que vous pouvez les apprécier vous aussi.
Le jardinage est une de mes passions depuis toujours…
Le.jardinage et l’effort qu’il requiert rend humble et profondément heureux.
Cest une école de la vie…
Très cordialement .
Annie.
C’est vrai…
Rien ne manque dans ce que vous dites.
Mais votre jardin est un peu trop sage, droit, rectiligne…
Un peu de fantaisie et de folie ne seraient pas mal non plus.
Cordialement.
Il n’y a rien comme se perdre dans le jardin. Si ça peut vous rassurer, les légumes du potager se pressent à déborder des cadres. Les courges s’amusent même à sauter la clôture!