Mis à jour le 17 août 2024
« Ça doit vous coûter cher! » C’est une réaction que Julie et moi entendions régulièrement quand nos deux enfants étaient à l’université loin de la maison. J’entends parfois aussi des gens dire qu’ils aimeraient prendre leur retraite, mais ne le font pas car ils doivent payer pour les études postsecondaires de leurs enfants.
Il y a évidemment bien des facteurs qui vont influencer si et quand des parents vont payer pour les études (par exemple, le nombre d’enfants). Dans notre cas, nous avons pu prendre notre retraite dans la cinquantaine sans avoir à continuer de payer pour des études. Voici un résumé de notre approche.
Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Le nouveau départ par Alexandra Stréliski
Payer pour les études?
La première décision à prendre: allons-nous contribuer financièrement à l’éducation postsecondaire de nos enfants? Idéalement, la décision devrait être prise à la naissance, quitte à la revisiter si les circonstances changent. Notre vidéo 5 stratégies pour aider financièrement ses enfants pourrait contribuer à votre réflexion.
Décider non, que nos jeunes devront payer eux-mêmes leur éducation, est un choix valable. Dans ce cas, vous pourriez arrêter de lire ici, mais il est quand même utile de prendre cette décision en connaissance de cause, c’est-à-dire en ayant une idée des coûts.
Si la décision est oui, que nous allons contribuer, il est important de se rappeler que ça ne les oblige pas à poursuivre des études postsecondaires. Les fonds mis de côté peuvent servir à autre chose (par exemple, pour la retraite, selon le véhicule d’épargne choisi).
Cela ne veut pas dire non plus que nous allons tout payer. Il y a des avantages à établir des limites, annuelles ou sur le total, à notre contribution. Les étudiants seront, par exemple, plus motivés à réussir rapidement leurs études. En passant, notre billet sur l’argent de poche pourrait vous donner des idées pour l’éducation financière des enfants.
Ce billet est un peu moins pertinent si vous demeurez dans un pays où les frais de scolarité sont nuls ou très bas, bien que l’on doive tout de même considérer les coûts de subsistance.
Combien coûtent les études?
Au Canada, cela dépend de la province, du type d’institution (collège ou université) et du programme d’études. Au premier cycle, les frais de scolarité annuels vont d’une moyenne de 3150$ au Québec et à Terre-Neuve-et-Labrador jusqu’à une moyenne de 8700$ en Nouvelle-Écosse (7450$ en Ontario). Les frais pour étudiants internationaux sont plus élevés. Pour plus de renseignements, voir l’outil interactif de Statistiques Canada (lien ci-dessous).
Évidemment, si l’étudiant ne demeure pas à la maison, on doit ajouter les coûts de logement, nourriture, etc. À titre d’exemple, nos deux enfants ont fait des études à des universités ontariennes. Pour un, les frais de scolarité et de subsistance au 1ercycle s’élevaient en 2020 à environ $15 000 par année et pour l’autre, qui était dans un programme plus cher, à plus de $20 000 par année.
On s’entend que si l’on paye tout cela en temps réel, surtout si l’on a plus d’un enfant aux études en même temps, c’est une dépense difficile à absorber pour la plupart des parents, retraités ou non.
Notre approche
Notre approche n’était pas originale, mais ne semble pas universelle :
- Commencer à épargner pour les études postsecondaires dès la naissance des enfants.
- Quel que soit le montant obtenu au moment de commencer leurs études, c’est le montant qui sera à leur disposition.
- Arrêter d’épargner lors du début des études.
Nous avons ainsi mis de côté suffisamment d’argent afin de payer pour les études de chacun pendant trois à quatre ans à l’extérieur de la maison. Celui qui était dans le programme aux coûts plus élevés était dans un programme coopératif; ses revenus de stages compensèrent les coûts plus élevés et permirent même, à sa suggestion, d’utiliser une plus grande proportion des fonds pour l’autre. Le résultat a été que les deux ont reçu leur premier diplôme universitaire sans dettes.
Ils ont tous deux choisi de poursuivre leurs études, un à la maîtrise et l’autre dans un programme professionnel. Ils ont financé eux-mêmes cette phase de leur scolarité.
Comment épargner pour les études postsecondaires?
Discutez des options avec un conseiller financier digne de confiance. En général, la meilleure approche est un régime d’épargne-étude qui permet de recevoir la contribution du gouvernement fédéral. Cette contribution n’est pas un crédit d’impôt, mais réellement de l’argent donné par le gouvernement en fonction du montant contribué par le parent. On devrait essayer d’épargner au moins une somme suffisante pour recevoir le maximum de la subvention. Certaines provinces ont également des incitatifs financiers, soit sous forme de subvention ou de crédit d’impôt.
Un élément clé est de le faire par retrait automatique mensuel. Ça devient alors une priorité.
On peut investir dans un régime d’épargne-études de plusieurs façons. Comme pour la retraite, le retour et le risque dépendent des choix que vous faites.
On peut également encourager des membres de notre famille à contribuer à l’épargne-éducation et réduire les cadeaux physiques (voir notre billet sur les cadeaux). Nos enfants ont ainsi pu bénéficier de la contribution d’un ami.
La capacité des parents à payer pour les études postsecondaires va peut-être aussi dépendre des choix pour le secondaire. Au Québec et en Colombie-Britannique, plus qu’ailleurs au Canada, de nombreuses personnes de la classe moyenne envoient leurs enfants à une école privée. Est-ce le bon choix?
Conclusion
À chaque enfant de décider s’il veut faire des études postsecondaires. Et à chaque parent de décider s’il veut y contribuer financièrement. Mais si on veut contribuer, vaut mieux commencer tôt. Ça veut probablement dire faire des choix quant à nos dépenses – une bonne raison d’adopter un mode de vie plus minimaliste. Ainsi, on augmente la probabilité que notre retraite ne dépende pas du choix que fera notre enfant.
Ressources
Le coût des études supérieures en France
Gouvernement du Canada : Épargne-études
Payer les études de vos enfants : oui ou non?
Et parmi nos vidéos:
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