Connaissez-vous cette citation d’Ira Lewis illustrant deux perspectives sur la même situation? « Le chien pense: ils me nourrissent, ils me protègent, ils m’aiment, ils doivent être des dieux. Le chat pense: ils me nourrissent, ils me protègent, ils m’aiment, je dois être un dieu. »
Et nous, comme êtres humains? Quand nous le voulons, nous avons la faculté de voir une situation de plusieurs points de vue. Ainsi, changer de perspective peut nous aider à libérer du temps, de l’espace ou de l’argent. Voyons trois exemples.
Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Spring 1 – de l’album Recomposed by Max Richter: Vivaldi, The Four Seasons
Libérer du temps
Vous est-il déjà arrivé de lire un livre, pour constater à mi-chemin qu’il était ennuyant et ne vous intéressait pas? Lorsque c’est un livre acheté ou reçu en cadeau, le réflexe habituel est de se dire que l’on y a déjà investi temps et argent et qu’il faut donc le terminer. On le met de côté et chaque fois qu’on le voit, le livre nous rappelle, sans enthousiasme, que l’on ne l’a pas terminé.
Ou vous pouvez choisir de ne pas regarder en arrière, accepter que le temps (et l’argent) investi soit parti, que vous terminiez ou non la lecture. Vous pouvez changer de perspective et regarder en avant: utiliser différemment votre temps et faire don du livre afin qu’une autre personne en profite (voyez notre billet Se départir de livres: sacrilège ou bonne action?).
Libérer de l’espace
Avez-vous déjà remarqué comment certains magasins jouent sur nos résolutions du Nouvel An avec des soldes, en janvier, de produits de rangement? Je me souviens d’une circulaire de Canadian Tire consacrée entièrement aux bacs, tablettes et autres articles d’organisation.
Il est certain que si l’on peut mieux organiser ses choses, on peut libérer de l’espace.
Mais ne pas suivre les conseils des publicitaires, changer de perspective, c’est commencer par se demander si l’on a besoin de tout ce que l’on va y mettre. C’est faire un tri et identifier des choses qui seraient plus utilisées chez quelqu’un d’autre.
Libérer de l’argent
Et peut-être du temps.
Dans Obélix, Sapiens et les achats des fêtes, je résume très sommairement l’évolution humaine, telle que décrite par Yuval Harari dans son livre Sapiens, en terminant avec la société de consommation. À ce sujet, il explique que quand les gens deviennent habitués à un certain luxe, ils finissent par le tenir pour acquis. Et finissent par ne plus pouvoir s’en passer.
Ce n’est pas facile d’adopter un autre point de vue sur quelque chose qui est devenu une « nécessité ». Pour nous aider à changer de perspective, Yuval Harari nous interpelle avec cette phrase: « Dans l’Europe médiévale, les aristocrates insouciants dépensaient leur argent en luxes extravagants, tandis que les paysans vivaient frugalement, comptant chaque sou. De nos jours, la table a tourné. Les riches prennent grand soin de gérer leurs actifs et investissements alors que les moins nantis s’endettent pour acheter des voitures et des télévisions dont ils n’ont pas vraiment besoin. »*
Revenons à notre histoire de chien et chat. Qu’en est-il de l’intelligence artificielle dans les serveurs d’Amazon à Seattle? Que pense-t-elle? « Ils font de nombreux sacrifices en temps et en énergie afin de m’envoyer des offrandes, je dois être…»
Ressources:
C’est possible de réduire son endettement
* Harari, Yuval Noah, Sapiens: A Brief History of Humankind, McClelland & Stewart, 2014 (en français: Sapiens: Une brève histoire de l’humanité, Albin Michel, 2015)
Parmi nos billets:
Où donner quoi: liste d’endroits pratiques
Le Buy Nothing Project et les sites de dons en ligne
Intelligence artificielle et minimalisme
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