Statistiques étonnantes de l’économie de seconde main

Petit bâtiment avec affiche peinte à la main pour un Comptoir populaire
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Combien d’objets les gens donnent-ils dans un an? Qui achète des biens usagés? Sont-ce les jeunes ou les plus vieux qui sont actifs dans le marché de seconde main? Fait-on, comme société, plus attention dans nos habitudes d’achat? Voyons quelques statistiques sur l’économie de seconde main.

Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Rockelbel’s Canon (Canon de Pachelbel) par The Piano Guys

L’Observatoire de la consommation responsable (OCR) est une unité de recherche de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal. Parmi les études qu’elle publie, il y en a deux qui ont attiré mon attention: le Baromètre de la consommation responsable et l’Indice Kijiji de l’économie de seconde main. 

Fait-on des progrès de consommation responsable?

L’édition 2019 du Baromètre de la consommation responsable, la 10e, compare de nombreux indicateurs avec les résultats de 2009. Ils sont basés sur des sondages auprès de 1 002 Québécois. Quand on regarde l’évolution de quatre types d’action, illustrée dans le graphique ci-dessous, il y a certainement une tendance encourageante.

Graphique illustrant la progression dans la pratique de consommation responsable.

Je dois admettre que je suis surpris par le nombre de personnes qui achètent des vêtements de seconde main. Vous pouvez obtenir le rapport complet par le lien sous Ressources à la fin du texte.

Vous pouvez poursuivre la réflexion sur les bouteilles d’eau, les sacs écolos, les emballages cadeaux et le choix des vêtements.  

L’Indice Kijiji de l’économie de seconde main

Alors que le baromètre ci-dessus porte sur les habitudes des Québécois, la suite de notre billet utilise des données pancanadiennes. 

Le 5e et plus récent rapport de l’Indice Kijiji de l’économie de seconde main, celui de 2019, a été effectué par l’OCR, en partenariat avec MBA Recherche, au moyen d’un sondage en ligne auprès d’un échantillon de 5 625 répondants de 18 ans et plus, représentant la population canadienne. Tel que son nom l’indique, cette étude a été commanditée par la firme de petites annonces Kijiji, une filiale d’eBay. 

Le rapport explique que « la consommation ou la réutilisation de biens d’occasion est une notion relativement large, qui suppose entre autres de prolonger la durée de vie d’un produit en s’assurant que d’autres personnes pourront continuer à l’utiliser. Ce type de consommation peut prendre plusieurs formes: don, achat de biens de seconde main, échange, utilisation gratuite ou facturée, location, prêt. »  Pour les fins de cette étude, le marché immobilier n’est pas inclus dans l’économie de seconde main.

Selon cette définition, 2,4 milliards d’objets ont eu une seconde vie au Canada en 2018.

Combien d’objets par personne?

Les chercheurs ont utilisé ce qu’ils ont appelé l’indice d’intensité, c’est-à-dire le nombre moyen d’objets que chaque Canadien a délaissé ou acquis de seconde main. En 2018, l’indice était 82, soit 42 délaissements et 40 acquisitions.

Il faut se rappeler que cela est une moyenne: la moitié des Canadiens ont acheté ou délaissé 20 objets ou moins alors que le 10% qui font le plus d’activité ont acheté ou délaissé en moyenne 514 choses chacun!

On le fait d’abord pour l’argent

C’est principalement pour économiser ou obtenir un peu d’argent que les Canadiens achètent des objets de seconde main ou les vendent. Selon les répondants au sondage, le gain moyen, généré par la vente d’objets était de 789$ en 2018. Les économies moyennes par l’achat de biens de seconde main étaient de 744$. Ça semble élevé, mais ces chiffres comprennent les voitures usagées. 

Cependant, ces montants reflètent, selon le rapport, un changement dans l’opinion de la société à l’égard des biens de seconde main. « Alors que dans le passé, les objets de seconde main entrainaient une certaine stigmatisation, le sondage a révélé :

  • En cinq ans, le nombre de gens ayant déclaré qu’ils avaient offert un bien de seconde main en cadeau a doublé.*  
  • Le prix des biens de seconde main a fait l’objet de moins de négociations. Trois personnes sur quatre ont déclaré avoir payé le prix demandé par le vendeur.
  • Les pratiques liées à l’économie de seconde main ne se limitent plus aux personnes ayant les revenus les plus faibles. Trente-cinq pour cent des utilisateurs avaient des revenus annuels de 80 000 $ ou plus. »

*C’est une des idées mentionnées dans la hiérarchie éthique et écolo de l’achat de cadeaux.

Mais aussi pour des motivations altruistes ou écologiques

Non loin derrière les motivations financières se trouvent les motivations altruistes, telles que l’aide aux autres citoyens et une contribution à la communauté. 

Les répondants ont déclaré qu’ils utilisaient l’économie de seconde main aussi pour des raisons écologiques comme augmenter la durée de vie utile des produits et limiter les émissions liées à la production de nouveaux objets.

Citation relative à économie de seconde main : Voici les motivations pour utiliser l’économie de seconde main: économiques, altruistes et écologiques. Bâtiment avec murale Comptoir populaire.

Que donne-t-on?

Le Top 5 des produits de seconde main est:

1. Les vêtements; ils représentent 29% des objets de l’économie de seconde main. En 2018, les Canadiens ont donné en moyenne 15,4 vêtements.

2. Les biens de divertissement, les jeux et les jouets.

3. Les vêtements et accessoires pour bébés.

4. Les meubles. 

5. Les articles ménagers pour l’intérieur et l’extérieur.

Comment participe-t-on à l’économie de seconde main?

Comme le montrent les deux graphiques ci-dessous, la principale façon d’acquérir des biens usagés est par l’achat alors que l’on s’en départit par le don.

Graphique illustrant le % de transactions par genre pour acquérir des objets de seconde main.
Graphique illustrant le % de transactions par genre pour délaisser des objets de seconde main.

Les quatre principaux contextes pour les transactions sont la famille et les amis (21% des transactions), les médias sociaux, Kijiji (commanditaire de l’étude), et les magasins à vocation sociale.

Qui est le plus actif?

Rappelons que l’indice d’intensité utilisé dans l’étude représente le nombre moyen d’objets de seconde main acquis ou délaissés en un an.

Chez les jeunes de 18 à 24 ans, l’indice est de 101.

Chez les 25 à 44 ans, il est 100.

Chez les 45 à 64 ans, il est 62.

Et chez les 65 ans et plus, il est 56.

C’est intéressant de voir comment ces acquisitions ou délaissements se répartissent selon le type d’activité pour chaque groupe d’âge. En particulier, le rapport fait remarquer que s’il n’est pas surprenant que les plus jeunes achètent des biens de seconde main, il est plus étonnant de voir qu’ils en donnent plus que les 45 ans et +. C’est ce que montre ce graphique :

Graphique illustrant l'indice d'intensité de transactions de seconde main par activité et par âge.

Voilà donc quelques statistiques produites par l’Observatoire de la consommation responsable qui nous donnent un coup d’œil global sur ce pan de l’économie. Je crois que ces statistiques procurent également du renforcement positif pour nos efforts de minimalisme et de désencombrement. Qu’en pensez-vous?

Ressources:

Baromètre de la consommation responsable, édition 2019

Indice Kijiji de l’économie de seconde main, édition 2019

La consommation responsable – Vérités et conséquences avec Louis T (vidéo)

Et, pour d’autres résultats de sondages, notre billet Pourquoi les gens désencombrent-ils?

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