Mis à jour le 24 avril 2024
S’il y a un outil qui nous porte à faire des excès, c’est bien l’appareil photo intégré de nos téléphones cellulaires. Une masse quasi ingérable de photos numériques peut se loger dans notre téléphone à ronger notre espace de mémoire tout en rendant cela difficile de retrouver celle que l’on cherche.
L’avènement des téléphones intelligents a certainement fait grimper en flèche la quantité de photos numériques prises tous les jours. Si on les imprimait toutes, nos boîtes de souvenirs se multiplieraient remplies de toutes les photos qui déborderaient de trop nombreux albums. Comment faire pour qu’elles soient à la fois significatives et accessibles dans le temps?
Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Nils Frahm – Live at Incubate 2012 (Four Hands, For-Peter, Toilet Brushes, More)
Les photos numériques sont pratiques
Le cellulaire est notre ami (la plupart du temps). Il est discret, toujours prêt, et la qualité de ses photos suffisante (même surprenante) pour la plupart d’entre nous.
Rappels: Les photos numériques prises avec le cellulaire peuvent servir de rappel (par exemple, le poteau près de l’auto dans un stationnement, la façade d’un restaurant, une étiquette en magasin, le nom d’une rue). Ces photos ont une utilité éphémère et devraient être éliminées une fois que l’information n’est plus utile.
Documents à partager: Une photo d’un document papier permet de le transmettre facilement à autrui pour répondre à un besoin tel qu’une pièce d’identité. Selon la nature du contenu, ces photos devraient être supprimées afin de ne pas garder d’information confidentielle accessible.
Avoir une raison de prendre une photo
Par exemple, y a-t-il lieu de prendre en photo tous vos repas quotidiens? Ou vous limiter aux occasions de faire une critique de restaurant ou de partager une recette? Dans mon cas, je publie des photos et une critique de recettes d’une revue particulière uniquement avec les gens sur le groupe de ce magazine. C’est utile pour les autres, mais aussi pour moi afin de retrouver ce qui nous a plu.
Et puis, les photos de nature, à moins d’être évocatrices ou de représenter un endroit significatif, finissent souvent par se ressembler et aboutir dans la poubelle virtuelle ou réelle. Si vous prévoyez rassembler un document souvenir, comme un livre ou une vidéo à la suite d’un voyage, alors, oui, certaines pourraient vous être utiles pour rappeler de bons moments.
Les téléphones offrent l’occasion de documenter des éléments pour le travail comme, par exemple, des dommages, des résultats, des étapes à suivre ou des projets. Encore faut-il considérer l’utilité et la pertinence de telles photos.
Employer à bon escient l’appareil photo du téléphone peut vouloir dire réduire la quantité de photos prises, surtout si c’est par automatisme. Vous avez le choix de régler et optimiser vos paramètres (sur votre appareil, mais aussi dans votre approche) et déterminer ce qui vaut la peine et le dérangement.
Capter le moment et déposer l’appareil
C’est pour les moments dont on veut se souvenir que les photos numériques deviennent particulièrement utiles. Il n’en faut pas des centaines à chaque occasion; quelques-unes suffisent à évoquer le souvenir. J’ai tendance à en prendre quelques-unes en début d’activité avec les gens présents et ressortir l’appareil s’il y a des moments particuliers, tels le gâteau d’anniversaire ou un jeu.
Le reste du temps, je profite de ce qui se passe en vraie vie et non derrière un écran (rappelons-nous qu’une définition d’écran est « tout ce qui arrête le regard, qui dissimule, empêche de voir » selon Larousse).
D’ailleurs, si vous avez déjà pris des photos ou vidéos lors d’un spectacle, vous aurez constaté qu’elles ne rendent pas l’essence de l’activité et l’on finit par être déçu, les détruire ou les mettre de côté. Il vaut mieux vivre le moment pour s’en souvenir, comme l’on fait à un concert.
Trier en quatre temps
Mais, bon, la réalité c’est que vous photographiez les gens que vous aimez, les fleurs de votre jardin, les portes attrayantes du quartier, et tellement d’autres choses.
Premier tri: Ce premier tri se fait presque simultanément avec la prise de photos. Il s’agit d’éliminer, dans les minutes qui suivent, celles qui sont floues, les erreurs, les doubles et les autres manifestement sans intérêt.
Un deuxième regard: Lors du retour ou rendu à la maison (ou lorsque les invités sont partis), refaire le tri et éliminer encore plus; ne garder que quelques photos qui résument bien l’événement ou ce qui a été photographié. On enlève celles où des gens ont les yeux fermés ou ne se ressemblent pas. S’il y a plus d’une pose, exclure celles avec une partie manquante (comme un bout de bras ou la queue du chat).
Le troisième tri: C’est lorsque vient le temps de transférer à l’ordinateur, à un disque dur ou au « nuage » pour la sauvegarde (et faire de la place sur le téléphone) que vous pourrez rejeter encore une fois ce qui n’aura pas d’intérêt ou que vous auriez dû éliminer dans les deux premiers tris. Entre cette troisième étape et la précédente, il peut s’être écoulé un bon laps de temps ce qui permet de voir autrement nos photos, avec peut-être plus d’objectivité que sur le vif.
Une quatrième fois: Si vous avez l’intention de partager vos photos, de les publier, ou de les montrer à un groupe, il faudra faire un tri encore plus agressif. Une façon de faire est de créer un dossier pour votre objectif particulier comme montrer des photos d’un voyage à la famille. De grâce, ne montrez pas plus de 200 photos à la fois! Une centaine devrait suffire pour parler d’un voyage.
Améliorer la photo en un clin d’oeil
Il y a maintenant des outils faciles à utiliser à même votre téléphone afin de retoucher de façon significative vos photos. Voici des modifications simples à exécuter qui peuvent faire une différence:
Rogner / recadrer: cela permet d’enlever le contenu distrayant tel que l’arrière de la tête d’un inconnu ou une poubelle.
Mettre de niveau: c’est l’occasion de redresser l’horizon ou le lampadaire derrière votre sujet.
Améliorer les couleurs: un bâton magique ajuste dans l’ensemble le résultat de la photo; il existe aussi des filtres intégrés pour la transformer au goût du jour.
Publier pour soi, ses proches ou un grand public
En publiant vos photos, vous les immortalisez sur papier ou sur écran et libérez l’espace où vous les entreposez. Voici quelques considérations selon le moyen ou médium choisi :
Médias sociaux: il est de mise de demander la permission des gens dans la photo avant de la publier. Rappelez-vous que n’importe qui peut s’approprier votre photo, la modifier et la partager sans que vous en soyez conscient ou consentant. Il est fortement conseillé d’éviter celles de jeunes enfants, puisqu’elles peuvent servir à d’autres fins par des personnes mal intentionnées.
Courriel, texto ou message privé: en partageant ses photos par ces moyens, vous vous assurez d’un public choisi et plus restreint. Vous pouvez ainsi montrer rapidement certaines photos à votre famille ou à des amis. Il est aussi possible de partager le lien d’un album photos privé, par exemple sur Google.
Publier un livre souvenir: il est possible d’assembler un livre-photos de façons simple ou compliquée. Plusieurs entreprises offrent des plateformes pour préparer le livre. Par exemple au Canada, il y en a plusieurs, dont Jean Coutu, Photo in Press de Black’s, et celle que je préfère, Shutterfly (mais qui est basée aux États-Unis).
En publiant un livre-photos, les photos deviennent accessibles physiquement et seules vos meilleures (selon la qualité de votre tri!) y seront. Le premier est le plus difficile à assembler puisqu’il faut se familiariser avec la plateforme et la façon de faire. Donc, oui, c’est un investissement de temps pour comprendre le système, mais le produit final est pratique et ne présente que la crème des photos du thème de votre livre.
En plus des photos, il est possible d’ajouter des annotations: identification de lieux, d’individus et de dates (comme on le faisait au verso de la photo dans le bon vieux temps). Cette information est souvent perdue avec les photos numériques puisque même la date peut induire en erreur dans le transfert de fichiers.
Un autre avantage du livre est de pouvoir en imprimer plusieurs copies à remettre aux participants du voyage, de la fête, etc. Ces jolis livres prennent bien moins de place qu’un album photos traditionnel.
Vous pourrez voir dans le billet sur comment j’ai trié les photos anciennes de ma famille, des exemples de pages de photos anciennes numérisées afin de les réunir dans un livre souvenir pour les membres de la famille Charland.
Assembler d’autres sortes d’albums: à la limite, vous pouvez toujours imprimer des photos et en faire un album traditionnel ou un « scrapbook ». À chacun ses plaisirs.
La musique suggérée joue-t-elle encore? Profitez des quelques dernières minutes pour faire un petit ménage des photos numériques à l’ordi ou sur votre cellulaire, surtout dans les poses répétitives. Votre appareil vous en remerciera (et vos amis et familles plus tard!).
Ressource:
Petit guide de conservation des photographies numériques
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Bravo pour ce bulletin! Très utile… qui nous encourage à faire le ménage dans nos photos accumulées depuis au moins 60 ans!!! Nous profitons bien des quelques albums de photos numériques qui « trainent » dans notre salon et qui attirent l’attention de nos visiteurs…
Continuez votre bon travail.
Excellentes suggestions! Je dois me mettre à l’oeuvre.
Excellent …j’avais oublié toutes les photos qu’on peut accumuler sans y penser!