La valise minimaliste et autres trucs de voyage

Vue sur l'Alhambra de Grenade avec les pics blancs de la Sierra Nevada en arrière-plan.

Annonce de la vidéo Voyager léger
Photo : Elizabeta Wagner

Il y a plusieurs années, nous avons fait un voyage de camping en famille à Terre-Neuve. Nous étions allés en avion et c’était avant que les transporteurs ne chargent des frais pour chaque bagage enregistré. Nous avions 16 morceaux de bagages pour 4 personnes! On s’entend, on a bien changé notre façon de voyager depuis!

Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Train par Thylacine (de l’album Transsiberian)

Aujourd’hui, la tendance est de voyager léger. Il existe plusieurs blogues et vidéos qui expliquent comment s’y prendre, mais, sans être de grands voyageurs, nous partageons quelques trucs appris de nos lectures et de nos voyages. Ces expériences comprennent un voyage en famille en Italie avec sacs à dos, quatre voyages en couple de deux ou trois semaines en Europe avec seulement des bagages de cabine (format « carry-on ») et d’autres de plus courte durée dans différents contextes et avec des budgets plus ou moins restreints. Dans tous les cas, nous avions tout de même plus que l’essentiel en voyageant léger.

Voyager léger

Il y a deux contraintes de base quand on voyage léger en avion : la grandeur de valise permise et le poids (habituellement 8 ou 10 kg, mais certains transporteurs ont éliminé la limite de poids; à vérifier pour toutes les lignes aériennes sur votre itinéraire). Évidemment, plus elle est légère, plus elle sera facile à manipuler et vous donnera un peu de jeu pour des achats sur place.

Soulier d'eau sur une balance de cuisine

Inspirés par une youtubeuse, nous avons utilisé une balance de cuisine pour choisir les articles de vêtement quand nous étions ambivalents. Ça devient rapidement un défi à relever (ou une obsession). Par exemple, on a mesuré l’avantage en fait de poids et espace de pantalons qui se transforment en shorts et le poids de sandales et souliers.

Les vêtements passe-partout et à multiples fonctions permettent d’économiser de l’espace. Par exemple, une robe légère peut devenir habillée avec un foulard, décontractée avec des leggings, et même servir de couvre-maillot ou de jaquette si nécessaire!

Porter un sac à dos sur un tapis roulant vers la sortie de la gare de Madrid avec publicités au plafond.

Un principe – qui va contre les instincts de Michel – est énoncé par l’animateur et rédacteur Rick Steves : faites vos valises en présumant que tout va bien aller et vous achèterez ce qu’il faut s’il y a un problème. Évidemment cela dépend de la destination.

Si une valise plus légère que la limite autorisée permet d’y ajouter quelques petits souvenirs au cours du voyage, on est tout de même restreint dans ce qu’on va rapporter (et donc acheter) – ce qui n’est pas une mauvaise chose quand on veut s’inspirer du minimalisme. Cependant, si on a des cadeaux à rapporter, de préférence consommables (voir la section « souvenirs de voyage » de notre billet sur les cadeaux), les achats à l’aéroport permettent de contourner les limites de poids et de liquides. Et souvent, d’éviter de faire des détours pendant le voyage comme tel.

Valise ou sac à dos?

Ruelle en escalier de pierre à Grenade.

Choisir une valise sur roues ou un sac à dos dépend de la nature du voyage et de sa condition physique. Si les déplacements avec les bagages sont surtout à l’intérieur d’aéroports et en taxi, alors la valise sur roues sera plus pratique. Les valises nouvelles générations sont légères et roulent facilement en maintenant quatre roues sur le sol ce qui permet de la rouler à ses côtés ou même en avant de soi.

Si on a une variété de déplacements, par exemple en transport en commun entre aéroports/gares et logements, le sac à dos est bien pratique, surtout si on doit monter des escaliers ou marcher sur des rues en pavés. En fait de sac à dos, l’idéal en est un qui se transforme en valise souple, en recouvrant les courroies. Mais pas besoin du meilleur! Celui que vous avez déjà fera très bien l’affaire.  Cela rend le sac plus facile à placer dans des compartiments d’autobus ou de train et à enregistrer à l’aéroport si nécessaire. Il existe des sacs à dos qui ont aussi des roues, mais il faut considérer leur poids.

Un truc de plus en plus populaire pour les bagages enregistrés, ou tous les sacs de voyage susceptibles d’être oubliés ou volés, est d’y mettre des AirTag d’Apple afin de pouvoir les localiser.

Sacs pour les déplacements au quotidien 

Intérieur d'un wagon de train en Espagne.

Un petit sac à dos pour les excursions est aussi utile. Nous en avons un qui s’attache à son grand frère, libérant ainsi les mains en déplacements. En matière de sécurité, il faut être plus vigilant quand on porte notre sac sur le dos dans un métro ou sur la rue – les voleurs peuvent ouvrir les poches extérieures ou couper le fond du sac.

Pour un voyage où nous allions faire surtout du tourisme urbain – dans des villes célèbres pour leurs pickpockets – Michel a choisi d’essayer le fameux « man purse » (le petit sac en bandoulière). Ce sac est pratique pour organiser ses choses et a l’avantage de pouvoir être porté devant soi. On a constaté que ces sacs sont à la mode dans ces villes de pickpockets. Mais à la longue, il le trouvait moins confortable que le petit sac à dos. 

Wagon du métro de Barcelone.

Un petit truc de sécurité a été que Michel place ses cartes bancaires dans une poche de pantalon avec fermeture éclair et d’y ajouter une petite épingle de sûreté noire (discrète). Oui, c’est un peu ridicule (et il s’est piqué quelques fois), mais comme un ami avait trouvé une main étrangère dans sa poche avant dans le métro de Barcelone, il s’est dit qu’on ne peut faire trop attention.

Julie s’est procuré un sac à main de voyage conçu pour déjouer les voleurs. La courroie est doublée de fil de métal, le tissu résiste aux entailles, et comprend un blocage RFID (les radiofréquences qui permettent de lire votre information à distance) pour cartes et passeports avec puces, et surtout, les compartiments sont verrouillables sans que ce soit compliqué.

Cubes de paquetage

Nous avons constaté l’utilité des cubes de paquetage. Ils permettent de garder son linge en ordre même si on dispose de peu de surfaces dans la chambre, et de rapidement vider et remplir sa valise. On en a utilisé chacun trois pour les vêtements propres et un pour le linge sale. 

Valise minimaliste : cubes de paquetage, vêtements de voyage et trousse de toilette.

Les quelques fois où le sac de Julie a été examiné à la sécurité, elle était très heureuse de pouvoir simplement retirer les cubes sans tout étaler. En passant, les sels de bain et les objets en métal dense (un moulin à grains) déclenchent une fouille à tout coup. Leçon apprise!

Les salles de bain d’appartements Airbnb (et parfois aussi des hôtels) ont habituellement très peu d’espace pour déposer ses effets. Nous nous sommes donc munis d’un sac léger avec compartiments et crochet afin de le suspendre avec tous nos articles. Dans l’esprit minimaliste, on partage le même sac.

En avion

L’avantage principal de voyager léger est de ne pas enregistrer de valises, ce qui épargne coût, attente à l’arrivée, et risque de perte des bagages. Cependant, il y a toujours un petit risque de ne pas avoir d’espace dans les compartiments au-dessus des sièges et se retrouver avec sa valise aux pieds. 

À l’occasion, la compagnie aérienne anticipe cela et demande, avant l’embarquement, des volontaires pour enregistrer les valises sans frais. On a vu que ces valises sont apportées directement du comptoir à l’avion et donc le risque de perte est faible. Ça épargne de l’effort, mais il faut être prêt pour cette éventualité (la valise bien identifiée et pouvoir retirer facilement de celle-ci ce dont on aura besoin dans l’avion, des piles qui ne vont pas dans la soute et nos essentiels comme les médicaments). 

Dans un récent voyage, Julie a vu les agents circuler avant l’embarquement et identifier les valises trop grosses ou détendues pour la cabine; aussi, ils obligeaient à respecter la règle d’un seul item personnel (comme un sac à main) en plus de la valise. Ce n’est pas toujours le cas, mais mieux vaut être dans les normes citées sur le site du transporteur. Évidemment, si on a un billet qui permet d’enregistrer une valise, on voudra peut-être le faire au retour pour éviter de trimballer nos bagages dans l’aéroport; et les conséquences sont moindres si la valise prend du retard. 

Le guide de voyage

Voici un truc qui va tester votre relation aux livres (voir notre billet sur les bibliothèques). Si vous utilisez un guide de voyage, séparez-le en sections avant de partir. Laissez à la maison les chapitres ayant trait aux régions que vous n’allez pas visiter. Puis quand vous visitez une ville ou région, n’ayez sur vous que le chapitre pertinent. Quand vous quittez la région, vous pouvez soit remettre ce chapitre dans la valise ou le déposer au recyclage afin de réduire le poids.

Si l’idée d’arracher des pages d’un livre vous brise le cœur, vous pouvez photographier les pages pertinentes et les avoir sur votre téléphone accessible sans Internet. C’est plus pratique qu’un guide en ligne qui ne sera pas toujours accessible.

Hygiène

Évidemment, un « carry-on » pour trois semaines signifie qu’il faudra laver des vêtements. On recherche des logements avec laveuses et sinon, on peut utiliser une buanderie. En Croatie, on a dû acheter du savon pour les laveuses. Nous avions donc apporté en Espagne quelques « pods » dans des contenants étanches (selon les normes de liquides pour avions), mais en fin de compte il y avait du savon à tous les endroits. 

Depuis quelques années, nous favorisons les feuilles de détersif tant à la maison qu’en voyage. Elles sont légères, fonctionnent dans toutes les machines ainsi que pour des lavages à la main. Si l’on a un bouchon plat pour boucher le lavabo, ce sera plus facile. 

On s’est aussi rendu compte que ce n’est pas toujours évident d’utiliser les électroménagers avec des étiquettes dans la langue du pays ou des symboles supposément universels. Parfois on nous a laissé les instructions; sinon un bon truc est de trouver les instructions sur Internet ou une démonstration sur YouTube (ou demander à l’hôte). 

Même situation à la buanderie. En Croatie, une dame nous a gentiment expliqué comment utiliser les machines – heureusement, car le savon était fourni automatiquement dans la laveuse; je ne sais pas ce qui serait arrivé si on y avait ajouté le nôtre!

Pascal Marquis a produit une vidéo un peu plus comique sur le lavage en voyage (avec d’autres trucs utiles).

Deux autres petits conseils : Si vous êtes un peu germaphobe, apportez des lingettes antibactériennes pour l’avion (l’écran, la tablette) et pour quelques points de contact de la chambre d’hôtel ou de l’appartement. Et pour ceux qui aiment se laver avec une débarbouillette, ça semble plutôt rare dans certains pays; c’est utile d’en apporter une. Julie aime bien celles minces pour bébés puisqu’elles sèchent rapidement.

L'Alhambra de Grenade avec une citation  relative à la valise minimaliste : Détachez et n'apportez que les chapitres pertinents de votre guide de voyage. Sentez-vous libre de les conserver ou non après chaque étape.

Communications

Pour nos deux récents voyages, nous avons essayé cette combinaison qui a bien fonctionné : pour un téléphone nous nous sommes limités au Wi-Fi, tout en ayant l’option de déclencher le forfait (appels et données) 24 heures de notre fournisseur canadien si nécessaire. Pour l’autre nous avons acheté, à travers une application sur le téléphone, une carte ESIM (une carte sim virtuelle) pour les données. 

Bien qu’on ait souvent accès au Wi-Fi, une quantité de données élevées est utile si on utilise Google Maps ou si on veut accéder à Internet en déplacement. De plus, avec certains téléphones, il est possible de permettre à un autre téléphone d’utiliser sa connexion cellulaire pour les données (ce n’est pas idéal, car il faut reconnecter quand on ouvre le téléphone, mais ça permet de partager le forfait du ESIM quand on n’a pas accès au Wi-Fi). 

La carte ESIM, achetée en ligne avant le départ, a plusieurs avantages sur l’achat d’une carte SIM locale. Tout se fait avant l’arrivée et dans la langue de notre choix. Mais ça nécessite un modèle de téléphone relativement récent et, dans la plupart des cas, ça ne procure que des données et non un forfait pour appels téléphoniques. En revanche, votre numéro de téléphone demeure actif. Et certains fournisseurs offrent la fonction « appels Wi-Fi » qui permet de téléphoner dans le pays même et vers le Canada sans frais si on a accès au Wi-Fi.

L’achat d’une carte SIM physique sur place permet de faire des appels avec un numéro local en plus d’un forfait de données. Mais l’achat et l’installation peuvent être plus compliqués dans un pays où l’on ne parle pas nécessairement bien le français ou l’anglais. Souvent, l’on reçoit des textos du fournisseur dans la langue du pays (habituellement des messages promotionnels). Il faut aussi bien comprendre le forfait; par exemple, en Espagne tout le monde utilise WhatsApp alors les forfaits ne comprennent pas de textos gratuits.

Un dernier mot sur les téléphones. Si vous avez l’habitude d’utiliser des écouteurs sans fil ou avec une connexion USB-C, n’oubliez pas qu’ils ne pourront probablement pas se connecter au système audiovisuel de l’avion. Certaines lignes aériennes ont commencé à offrir la connexion par Bluetooth, mais si ce n’est pas le cas pour votre avion, il vous faudra des écouteurs avec prise traditionnelle. Ou vous pouvez acheter un adaptateur qui se branche au système et vous permet ensuite d’utiliser vos écouteurs sans fil.

Si vous voulez partager vos trucs, n’hésitez pas à le faire dans les commentaires ci-dessous.

Bon voyage!

Parmi nos vidéos

Annonce de la vidéo Notre fils est-il un nomade numérique?
Annonce de la vidéo 15 erreurs à éviter en Croatie
Annonce de la vidéo 6 jours à Lisbonne
Annonce de la vidéo Manger en Europe en voyage

Pour rester à l’affût des nouvelles parutions et obtenir accès au Centre de ressources, abonnez-vous à l’infolettre.

Partagez ce billet!

8 commentaires

  • Bonjour,
    vous avez probablement essayer plusieurs type de sacs à dos avant de choisir le vôtre qui semble être un North Face (selon la photo ci-dessus), pouvez-vous nous en dire plus sur votre choix?
    Aussi, j’ai acheté récemment quelques feuilles de détersif dans un magasin en vrac. Je prévois en apporter lors de mon prochain voyage, c’est encore plus léger que des «pods» et aucun risque de dégât 😉 Et puis c’est une nouvelle entreprise qui se veut sensible à la planète alors pourquoi pas 🙂

    • Bonjour Yolaine,
      Mon sac à dos est en effet un North Face, le Backtrack 50. J’ai regardé sur le site de North Face et malheureusement il ne semble plus être produit. C’est un sac de voyage avec la particularité d’avoir un petit sac à dos qui s’attache au sac principal. Je peux ainsi, par exemple, mettre le sac principal au-dessus des sièges dans l’avion et le petit sac à mes pieds. Dans l’aéroport ou la ville, je les attache ensemble.

      Les caractéristiques principales d’un sac à dos de voyage sont, d’après moi, qu’il soit de taille conforme aux bagages de cabine, que l’on puisse “cacher” les bretelles au cas où il faut enregistrer le sac (ça évite qu’elles s’accrochent sur quelque chose), et avec une ou des poignées (le mien a aussi l’option utile d’une courroie en bandoulière). Ensuite, ça dépend de vos préférences pour l’organisation (peu ou beaucoup de poches).

      Julie a un sac de MEC (Mountain Equipment Co). Nos deux garçons ont récemment acheté des sacs de la marque Cotopaxi. Ils semblent très bien conçus et sont en général très colorés. Vous pouvez en voir un dans notre vidéo au sujet de notre fils « nomade numérique » au minutage 3:00 et 7:45 https://youtu.be/-aXCrpF9-Ew

      Merci pour votre commentaire au sujet des feuilles de détersif! Je vais mettre à jour le texte, car c’est en effet ce que l’on a apporté lors de notre plus récent voyage.

      • Merci bcp pour ces infos, c’est très apprécié, je vais aller explorer cela!
        Nous avons déjà eu des sacs à dos avec roulettes intégrées mais,.. comme vous le mentionniez, c’est plus lourd.
        Nous venons d’acheter des petits carry-on mais avec votre info sur le bruit que cela occasionne… on repense aux valises portables pour s’adapter selon les voyages. Merci encore, vos billets sont toujours inspirants 😊

        • Vous avez bien raison qu’il s’agit de s’adapter selon les voyages. Si les bagages vont se promener surtout dans des aéroports, taxis et hôtels, des carry-ons avec roues sont certainement moins fatigants. Mais si on a à se déplacer dans des vieilles rues, des transports en commun et des escaliers, le sac à dos est plus pratique… tant que notre corps nous permet de le porter! 🙂

Abonnez-vous à l’infolettre et…

Recevez l'infographie 15 minutes en mode débarras. Sablier.