Mis à jour le 28 février 2024
Nous n’avons pas toujours été minimalistes. Nos enfants ont donc pu vivre notre cheminement vers notre version du minimalisme avec son lot de succès et quelques déboires. Mais surtout, il y a eu et il y a encore de beaux moments où l’on a pu modeler le minimalisme au sein de la famille.
Voici en gros comment nos garçons ont pu apprendre avec nous, grâce à leurs observations, des discussions et par la force des choses.
Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Tambour – Ursa Minor (Caroline’s Theme)
Examiner nos possessions
Régulièrement, nous considérons l’utilité des objets de notre demeure. Il est certain que lorsque nous avons dû vider les armoires de cuisine pour une rénovation et tout le rez-de-chaussée pour sabler et vernir les planchers, une rare occasion s’est présentée de toucher chaque chose en la déplaçant vers le garage ou le sous-sol.
Plusieurs articles n’ont pas survécu à ce premier tri; si la poubelle en a accueilli quelques-uns, c’est surtout les gens de la communauté qui en ont profité à travers le site « Buy Nothing Project ». Un deuxième questionnement s’est fait naturellement lorsqu’est venu le temps de tout réinstaller. On a pu se défaire d’encore plus, surtout qu’on avait réussi à vivre avec beaucoup moins pour deux mois!
Comme les enfants étaient aux études, nous leur présentions d’abord ce dont nous nous départissions. Parfois, ils en voyaient l’utilité et le réclamaient, mais la plupart du temps, la conclusion était de donner.
Ils se sont habitués à recevoir des textos avec des objets à considérer. Je me souviendrai longtemps de la fois où je leur ai offert des photos de jeunesse plaquées sur bois; je leur ai indiqué que je mettrais au feu ce qu’il ne prenait pas. Quelle réaction! « Là, maman, tu exagères. C’est un sacrilège de vouloir brûler les photos de tes enfants! » Je les ai remises au placard en leur disant qu’ils pourraient le faire eux-mêmes lorsque nous emménagerons dans une résidence pour personnes âgées.
Si l’occasion de refaire les planchers ne se présente pas à tout le monde, vous pouvez simuler un déménagement pour arriver aux mêmes fins. Dans le film « The Minimalists », les auteurs suggèrent de tout placer en boîtes et de ne retirer que ce dont on a de besoin au fur et à mesure. Cela permet de constater de façon plus objective le superflu de notre demeure.
Donner au suivant
Les enfants remarquent les actions. Nous avons habituellement un sac pour les objets à donner. Les enfants ont appris que c’est l’endroit pour ce qu’ils ne veulent plus, ce qui ne fait plus ou ce qui vient d’être remplacé. En accompagnant le geste avec un « ça pourra servir à quelqu’un qui… », l’intention dépasse le débarras et embrasse l’aide à autrui.
Ils sont souvent venus avec nous porter ce superflu au comptoir populaire. Maintenant, il est encore plus facile de donner au suivant grâce à des groupes Facebook, et ce sans même avoir à se déplacer. Nous préférons habituellement offrir gratuitement plutôt que vendre.
Savoir quand dire oui et quand dire non
Un exemple à modeler c’est savoir quand dire oui à ce que l’on nous offre et quand dire non. Il importe de montrer qu’il est parfois souhaitable, parce qu’on vise le minimalisme, de recevoir des objets de la famille et amis. Par exemple, nous n’avons pas acheté de meubles (sauf matelas et sommier) pour nos dix premières années ensemble, ayant pu profiter des déménagements et changements de décor d’amis et de la famille.
Encore aujourd’hui, nos vêtements trouvent régulièrement une nouvelle vie auprès d’autres membres de la famille ou amis et nous recevons (et donnons) fréquemment chemises d’extérieur, manteaux, vêtements qui ne correspondent plus aux occupations actuelles.
Parfois, cependant, ce qui nous est offert ne nous convient pas et ne ferait que nous encombrer. Il est préférable dans ce cas de résister à accepter tout simplement pour faire plaisir. En expliquant que l’objet pourrait davantage servir à d’autres, le message est habituellement compris. Dans de rares cas, il est plus facile de le prendre en indiquant que l’on sait où s’en départir. En tous les cas, il faut refuser des cadeaux qui viennent avec des conditions.
Accompagner leurs premiers pas
En se portant volontaire pour aider dans les premières tentatives de désencombrement d’un enfant, celui-ci sera plus apte à poursuivre la démarche. Même comme adulte, nous recherchons des renforts lorsque nous attaquons un coin de la demeure plus difficile.
L’important est de respecter les souhaits de l’enfant afin que ce soit son raisonnement et non le nôtre, par exemple en disposant dans les piles « donner, garder, jeter » selon ses directives. Cela se fait facilement avec les jeux et jouets et avec les vêtements.
Cet exercice peut se poursuivre avec les jeunes adultes lors de leur passage à la maison par exemple en examinant le contenu de boîtes de souvenirs de jeunesse et ce qu’ils n’ont pas amené avec eux. En limitant l’entreposage de leurs affaires chez vous une fois les études terminées, ils sont confrontés à des choix sains qui orienteront leurs futurs achats et possessions.
Forcer le tri à distance
Et si les enfants ont quitté votre demeure en laissant un amoncellement derrière eux, il y a moyen de forcer le tri à distance. Voici la façon qui a bien fonctionné pour notre famille : d’abord envoyer des photos avec les articles numérotés et l’enfant indique son intention : jeter, donner ou garder; ensuite on offre de traiter des objets des deux premières catégories et de mettre le reste dans des boîtes avec leur nom dessus.
Lorsque les enfants reviennent faire un tour à la maison, on leur demande de revisiter le contenu; il y a de fortes chances que d’autres objets seront éliminés. Il est entendu que lorsqu’ils ne seront plus aux études, toutes les boîtes les suivront. La maison familiale ne devrait pas servir d’entrepôt de longue durée.
C’est certain qu’à lire ce billet tout semble si simple alors que ce n’est pas toujours le cas! En prenant le temps d’expliquer et de mettre les conseils en pratique, c’est toute la famille qui nous mènera à notre idéal minimaliste, quel qu’il soit.
Nos enfants rendus adultes n’adopteront probablement pas le même style de vie, mais ils sauront s’en inspirer. Mission accomplie.
Parlant de style de vie de nos enfants, voici une vidéo de notre chaîne YouTube.
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Félicitations pour ce billet. Nous nous y retrouvons quelque peu, n’est-ce-pas? Vous nous avez facilité la tâche du déménagement! Et il semble bien que nous allons encore éliminer des choses lorsque nous nous mettrons à revoir ce que nous avons emporté…
Merci! Pour votre billet. Toujours intéressant.
Lorsque j’ai fait mon grand tri, j’avais moi aussi pris des photos des objets dont je voulais me départir et je les faisais parvenir via messagerie à mon fiston ( 37 ans ) bien sûr parti de la maison. Je lui avais dit j’aimerais que tu me répondes par oui ou par non. Pas de ouin, mais peut-être…on garde ou on s’en départit.
Parce que le hic, c’est qu’il laissait ses souvenirs ici alors qu’il a un chez soi bien à lui.
Ils ont plein de tours dans leurs sacs nos chers enfants …rires.
Ah oui, pas toujours évident d’obtenir des réponses définitives, même à 37 ans. Cependant, comme vous le suggérez, c’est une bonne idée de poser les questions autrement pour avoir une réponse qui permette de faire du progrès. Dans la fond, le plus simple c’est que les enfants partent avec tout ce qu’ils veulent peut-être garder (même si en plusieurs étapes) afin de prendre les décisions dans leur milieu.
Bonjour
Juste pour vous remercier pour votre beau travail…tellement inspirant je suis minimaliste depuis quelques années et j’en suis très heureux mais avec vos billets cela me confirme et me stimule à poursuivre sur cette voie. Un Gros Merci à vous deux..Bonne fin de journée. Francois
Merci pour ces mots d’encouragement. Le minimalisme est un mode de vie qui évolue avec le temps. Nous sommes heureux que vous puissiez vous retrouver dans nos propos.
La chose que Mathieu et moi procrastinons depuis 9 ans!
Vous n’êtes pas les seuls dans cette situation. Mais même les petits pas peuvent être encourageants. N’hésitez pas à entamer la conversation et forcer des décisions (sur quelques objets faciles pour commencer) afin de cheminer dans la bonne direction.