Mis à jour le 21 juillet 2023
À une époque où la consommation est de plus en plus facile – à un clic – et la publicité de plus en plus ciblée, de plus en plus de gens choisissent de se libérer de la culture de consommation en se tournant vers le minimalisme pour retrouver l’essentiel.
Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Trains par Poppy Ackroyd
L’illusion
Même si la publicité occupe une place de choix à la télévision, parfois même élevée au statut de divertissement comme pendant le Super Bowl, la consommation de médias traditionnels est en baisse – et donc aussi l’impact de la publicité qui s’y trouve. Malheureusement, la conséquence de cette réduction est une publicité davantage présente ailleurs et de mieux en mieux ciblée.
Les annonceurs nous interpellent sur Internet avec des publicités reliées à nos recherches, des recommandations sur des blogues et sites, des vêtements et produits utilisés par les influenceurs, et des courriels et textos qui nous trouvent avec ou sans sollicitation. Même les épiceries tentent d’influencer les achats en offrant des échantillons de nourriture que nous n’avions aucune intention d’acheter avant d’y goûter! De quoi donner une montée de lait!
L’illusionniste Luc Langevin résume bien cette problématique dans son livre La science de l’illusion : « Les publicitaires sont des magiciens : ils arrivent à nous faire croire que notre vie sera plus exaltante, plus riche, plus satisfaisante si nous achetons un nouveau réfrigérateur ou des chaussures de luxe. Si ça, ce n’est pas de l’illusion, je ne sais pas ce que c’est! » Comme si on a toujours besoin du meilleur.
S’inspirer du minimalisme c’est, face à ces marchands d’illusions, se questionner afin de déterminer ce qui est essentiel pour nous. Mais c’est plus simple à dire qu’à faire. La méthode BISOU d’Herveline Giraudeau peut aider dans notre réflexion.
Assez, c’est assez!
Certains ont un moment « assez c’est assez » plutôt radical en déménageant dans le bois loin de toute connexion Internet. Mais la plupart d’entre nous aimons un certain confort. Il s’agit donc de s’inspirer du minimalisme le plus possible afin de progressivement s’immuniser contre la culture de consommation, selon nos besoins, nos objectifs et selon notre cheminement vers un futur simple.
Par exemple, si vous prenez tout de même un plaisir à fréquenter les boutiques et centres commerciaux, lisez notre billet sur le magasinage. En fait, on trouve de plus en plus d’exemples qui peuvent nous inspirer et nous donner des idées pour porter un autre regard sur la culture de consommation: les articles sur la vie dans une mini maison, les décors minimalistes dans les demeures et hôtels, les séries télé comme celles popularisées par Marie Kondo, les idées de garde-robes simplifiées, et même la musique minimaliste.
On constate aussi un courant qui, sans nécessairement être minimaliste, est fort utile: le rejet du faux.
Par exemple, certaines vedettes font la manchette en insistant pour que leurs corps ne soient pas modifiés par les retouches aux photos. Il y a aussi une tendance dans les médias sociaux à repérer le faux présenté comme réalité par des influenceurs et, malheureusement, aussi par monsieur et madame tout le monde. Par exemple, vous aurez peut-être aussi vu cette photo qui donnait l’illusion d’un gars qui se détend à la plage, mais qui, en réalité, n’avait que la tête posée sur le carré de sable de sa petite sœur…
L’illusion des destinations parfaites dans les publicités versus la réalité des voyages se voit de plus en plus dans les médias. Les gens n’attendent plus d’en avoir ras-le -bol pour montrer sur Internet la réalité du surtourisme avec tout ce qu’il comporte de foule, de déchets, de retards, de déceptions et d’inconfort.
Pour avoir le temps de vivre
Le minimalisme propose de prendre le temps d’anticiper, de vivre, de prendre plaisir à épargner plutôt que de se nourrir d’illusions.
Aussi, en planifiant ses achats dans une démarche intentionnelle, il y a moins de place pour l’influence et l’émotion, et davantage pour le rationnel. En remplaçant les achats spontanés et immédiats par de l’anticipation et de la planification, les consommateurs réfléchissent et choisissent leurs dépenses de façon moins aléatoire. C’est contrôler son pouvoir d’achat et s’offrir la possibilité de ne pas dépenser.
En se détachant d’une culture de consommation, il sera possible de reprendre le contrôle de ses finances et ainsi alléger le stress causé en vivant au-delà de ses moyens.
En portant un regard minimaliste sur la consommation, nous devenons davantage immunisés contre l’influence publicitaire.
Conséquemment nous conservons notre pouvoir d’achat… et de non-achat.
Pour poursuivre la réflexion:
Des vidéos de notre chaîne YouTube:
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