Mise à jour le 11 octobre 2024
Lorsque l’on choisit de vivre une vie inspirée par le minimalisme, il est normal que l’on se questionne non seulement sur nos avoirs, mais aussi sur nos habitudes et nos pratiques. Ce texte découle d’un questionnement que j’ai depuis plusieurs années, une réflexion continue à vrai dire, quant à mes choix esthétiques, y compris celui de vivre sans maquillage.
Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Human par Rone
Conception sociale de la beauté
Bien qu’elles puissent différer considérablement selon les lieux géographiques ou les microsociétés comme le milieu de travail, les normes de beauté suggérées, voire attendues de la société, s’invitent dans notre quotidien.
Idéalement, nous serions tous à l’aise avec le corps que l’on a, avec notre quantité de cheveux et de poils, et on accepterait la couleur de nos dents. Les soins ne seraient que pour maintenir la santé. Hélas, je ne vis pas dans ce monde.
Aussi, nous ne réagirions pas envers l’apparence des autres et leur intérêt à suivre ou non les normes de beauté suggérées.
Ce n’est pas toujours évident d’être fidèle à ses valeurs et d’aller à contre-courant, et ce même si on remet en question des habitudes adoptées depuis de nombreuses années. Cependant, il est possible de faire les ajustements et d’optimiser sa vie avec des changements qui nous conviennent.
Minimalisme et soins personnels / beauté
Voici quelques-unes des questions que je me suis posées avec le minimalisme en tête :
Puis-je :
- vivre sans maquillage?
- limiter le nombre de produits de soins personnels?
- faire en sorte que les effets des produits soient plus naturels?
- effectuer moi-même les soins?
- confectionner mes propres produits?
- considérer quel impact la mode / le goût du jour a sur mes choix?
- anticiper mes réactions/émotions si je ne suivais pas certaines normes/attentes sociales?
Est-ce une affaire d’âge?
Des phrases du genre « Elle a l’air jeune / vieille pour son âge » me font réagir. Nous avons tous l’apparence de notre âge. D’ailleurs, les standards de ce que quelqu’un devrait avoir l’air chaque décennie changent avec le temps dans les médias; une femme de 50 ans en 1980 ne ressemble pas à celle de 2020. Peut-on laisser à chacun le choix de se présenter comme bon lui semble peu importe ce que les médias exposent en modèles?
Quelques exemples de soins esthétiques
Qui cherche à créer des complexes aux poilus? Il me semble malheureux que la société veuille amener les femmes et les hommes à se questionner et parfois à passer à l’acte quant à leur pilosité: sourcils, aisselle, dos, poitrine, jambes, bras et ailleurs… et à dépenser de bonnes sommes d’argent en cours de route.
J’ai choisi de vivre sans maquillage depuis la mi- vingtaine. Lorsque je me suis décidée, ce fut sans retour. Puisque les gens se sont habitués à me voir au naturel, les questions ont cessé assez rapidement. D’ailleurs, il m’arrive de recevoir des commentaires du genre « j’aimerais ça pouvoir faire comme toi ». C’est presque perçu comme un acte de courage par certains.
Ce n’est qu’à la retraite que je me suis permise d’arrêter les mèches de couleurs dans mes cheveux, elles qui cachaient en partie le gris déjà bien présent. Ma coiffeuse m’a même convaincue en disant que « Les gens me payent pour se faire teindre en gris! ».
Pour être tout à fait honnête, si je voulais être cohérente sur tous les points de vue, j’aurais encore beaucoup à faire (ou à ne plus faire). Mais ces décisions m’appartiennent avec ou sans le jugement d’autrui.
Éviter le jugement
Certaines femmes et hommes apprécient clairement les petits soins : ongles vernis et décorés impeccables, cils longs et épais, cheveux et maquillages dignes de magazines, sourire éclatant pour ne nommer que cela.
Je n’ai rien contre le maquillage, la teinture, le blanchiment des dents, l’épilation ou tout autre soin. Aller à contre-courant n’est pas nécessairement un meilleur choix. Mais c’est un choix.
L’apparence peut être un appui à la confiance, un outil dans certaines situations, et puis il est possible d’y prendre plaisir et d’y voir une forme d’art. En fait, si on a une garde-robe minimaliste, le maquillage et le vernis peuvent être une façon de varier son look.
Une réflexion quant à ses goûts peut être libératrice et permettre de faire des choix sans se sentir obligé d’adopter– ou de résister – les tendances actuelles. C’est aussi une bonne manière de se rappeler que chacun est libre de suivre, mettre de côté à l’occasion ou contrer les normes de beauté véhiculées lors de son époque.
C’est un peu ça le minimalisme : tracer sa propre voie avec les limites que l’on s’impose sans se comparer afin de faire ressortir notre meilleur moi.
Pour aller plus loin :
Balado En 5 minutes: Épilation: une douloureuse histoire du poil
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J’ai beaucoup aimé ce billet! De mon côté j’ai commencé à utiliser des produits (plus naturels) comme par exemple l’huile de coco biologique pour les soins de la peau…
Félicitations à vous deux pour votre année de production. Il n’est certainement pas facile de maintenir une telle cadence d’écrIture et de se renouveler à chaque fois avec autant de sujets, tous aussi intéressants les uns que les autres. Belle photo!
Voici une bonne réflexion à faire, alors que le passage du temps commence de plus en plus à laisser des traces. Même si je sais que ce que je suis est plus important que le paraître, dans une société qui valorise la jeunesse, il n’est pas aisé de laisser aller.
Merci Josée pour cette reconnaissance de nos écrits.
Ça nous fait plaisir d’apprendre que nos reflexions personnelles sont parfois plus universelles qu’on aurait pu le croire.
Wow cool. You don’t miss a beat. Love your analysis on every aspect of living, questioning without obligation. Merci.
Merci pour tes bons mots et de nous lire. Cette rétroaction nous fait chaud au coeur.
Bonne réflexion, je me pose aussi ce genre de questions! J’ai cessé de me maquiller il y a presque un an à cause d’allergies me causant de l’enflure autour des yeux. Ça me manque un peu même si je me maquillais très peu. Et je ne colore plus mes cheveux depuis des années. J’aurais sûrement l’air plus jeune si je colorais mes cheveux et me maquillais, mais qu’est-ce que ça changerait? J’ai 53 ans, et je considère que chaque mèche de cheveux blancs que je porte est un trophée! J’ai vécu bien des choses pour être qui je suis aujourd’hui, et j’en suis fière!
Merci pour ce témoignage sur les allergies développées; d’ailleurs, on note de plus en plus de produits nocifs dans le maquillage, même dispendieux.
Je te rejoins avec l’idée des trophées. C’est une façon d’assumer notre vécu!
J’ai beaucoup aimé cette réflexion. Je me pose les mêmes questions. Je ne me maquille pas sauf dans de très rares occasions mais ça me prend quelques fois par année d’en acheter… L’influence sociale sans doute!…J’achète des vernis, les couleurs sont si jolies et brillantes sauf que je n’en mets pratiquement jamais non plus…Je devrais les convertir pour créer une toile avant qu’ils ne sèchent…Tiens, je me donne une idée…
Les poils! My God! Qui a décidé un jour où c’était adéquat d’en avoir ou ne pas en avoir…Là est la question??? Ma mère a 96 ans presque et demi, et je me suis mise en charge de lui épiler la moustache parce que ça la fatigue, elle se demande pourquoi elle a ces poils???? En guise de réponse, je lui chante alors une petite ritournelle que ma cousine m’a apprise il y a belle lurette. La voici:
Mon père s’est coupé du poil de son nez pour se faire un chapeau à la mode,
La mode est passée, le chapeau est usé,
Mon père n’a plus de poil dans son nez…
Et on rit beaucoup… C’est un des moments les plus tendres que je vis avec ma mère GRÂCE à ses poils…Ma foi, ça doit être ça la vraie raison de leur existence…
Que tu m’as fait rire! J’imaginais la scène avec ta mère.
Ce moment t’apportera sûrement toujours un sourire!
Avant la pandémie je me maquillais tous les jours avant d’aller travailler mais depuis la pandémie j’ai arrêté de me maquiller puisque je travaille de la maison en videoconference et je me sens bien avec cette décision.
Et vous vous sentez bien avec cette décision. C’est le plus important! J’ai l’impression que la pandémie aura donné le coup de pouce et le courage à plusieurs de changer la routine et d’essayer l’approche naturelle à différents niveaux. Et c’est ça s’offrir des choix.