Mis à jour le 18 octobre 2024
On voit régulièrement des reportages sur l’endettement des individus. Les gens se sentent découragés, plusieurs arrivent à peine à effectuer les paiements minimums. Certains motifs paraissent récurrents : l’inflation, la surconsommation, une malchance avec ou sans coussin de secours, la maladie, la perte d’un emploi, ne pas faire ou suivre de budget, et ne pas s’ajuster à de nouveaux contextes. En somme, vivre au-dessus de ses ressources.
Et même si on n’est pas englouti sous les dettes, on peut se demander si notre situation financière nuit à l’atteinte de nos objectifs tels que ceux reliés à la retraite ou l’éducation des enfants.
La première étape pour améliorer sa situation est de la reconnaître. Ensuite, on agit afin de rectifier la problématique. Et c’est là que le minimalisme peut jouer un grand rôle pour réduire l’endettement.
Musique à écouter pendant ou après la lecture de ce billet (il se peut que l’écoute simultanée ne soit pas possible): Burst par Tanya Tagak (de l’album Auk/Blood)
Quand je me compare…
Remboursez-vous le solde complet de votre carte de crédit chaque mois? Une enquête de la Banque du Canada a révélé que 71 % des Canadiens remboursent la totalité de leur carte de crédit chaque mois. C’est donc dire que 29% des Canadiens ne paient pas leur solde au complet à la fin du mois.
Pensez-vous que vos dettes de cartes de crédit sont sous la moyenne? (Indice : la moyenne était de 3 929$ à la fin de 2020.)
En passant, le Canada est le pays avec le plus grand pourcentage de citoyens possédant une carte de crédit (83% chez les 15 ans et plus selon Statista). En France, ce n’est que 40% qui possèdent une carte de crédit (aussi appelée carte à débit différé), la majorité des paiements se faisant par carte à débit immédiat.
Pour ce qui est de l’ensemble des dettes (crédit à la consommation et hypothèques), selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), en 2022, la dette des ménages au Canada représentait 188% du revenu disponible net.
En France, c’était 130% du revenu disponible net, en Belgique 116%, et en Suisse 225%.
On remarque que tous ces chiffres ont augmenté avec la mise à jour de notre texte.
Se tourner vers le minimalisme pour réduire l’endettement
Le minimalisme peut devenir un élément motivateur afin de réduire, voire effacer ses dettes. Selon la situation, il est possible :
- de diminuer ses dépenses en général
- et de vendre certains objets non nécessaires, d’en retourner d’autres qui n’ont pas servi (comme les vêtements avec étiquette par exemple)
- d’éviter des achats en effectuant l’inventaire de ce qui figure déjà dans votre demeure
L’argent reçu ou les économies devraient augmenter les dépôts envers la dette. En suivant la méthode boule de neige (lien en fin de billet), on progresse en éliminant la plus petite dette et en portant le montant envers la prochaine lorsque la plus petite dette est remboursée.
Le minimalisme pour ne pas contracter de nouvelles dettes
En optant pour un mode de vie minimaliste, déjà, les achats et la consommation de biens devraient être réduits. En outre, nous vous invitons à consulter nos billets sur le gaspillage de nourriture et sur les restaurants.
Le blogueur Joshua Becker de Becoming Minimalist posait cette question : comment perdre 10 000$ par année sans s’en rendre compte? Il suffit de 27.40$ par jour en café, collations, repas aux restaurants, billets de loterie, bidules ou babioles (comme des gadgets de cuisine, magazines, etc.). Or, le contraire est aussi vrai : en évitant 27$ d’achats par jour, c’est 10 000$ de dépenses ou de dettes que vous prévenez dans une année.
Épargner avant d’acheter
Dans un monde où le crédit est si accessible, il faut réapprendre à connaître la gratification qui vient avec l’épargne. Le fait d’effectuer des sacrifices et mettre des sous de côté dans le but d’un achat ou d’un voyage permet de comprendre la valeur du travail et de l’argent. Si l’erreur a été commise par le passé, assurez-vous d’avoir déjà remboursé ledit voyage ou dépense avant d’économiser pour le suivant.
C’est une bonne sensation de payer comptant ou débit sachant que l’engagement financier se termine avec l’acquisition (ou au moins, acquitter le solde de sa carte de crédit tous les mois). Pas de frais encourus, pas de versements, moins de culpabilité. C’est la méthode à favoriser à l’exception des gros achats telles les maisons et les voitures pour lesquelles des hypothèques et prêts précis existent.
Ce qui amène la question : toutes les dettes s’équivalent-elles?
Bonnes et mauvaises dettes
On fait souvent référence à cette notion de bonnes ou mauvaises dettes. L’Agence de la consommation en matière financière du Canada en fait la distinction :
« Une bonne dette est un investissement dans quelque chose qui prend de la valeur ou qui est profitable à long terme. » (Par exemple, un prêt hypothécaire pour une maison.)
« Si vous empruntez pour acheter quelque chose dont la valeur diminue immédiatement ou dont vous ne pouvez pas effectuer le remboursement au complet et à temps (ce qui occasionne des frais d’intérêt et un endettement plus élevé), il s’agit d’une mauvaise dette. »
Peut-on se réconforter en pensant qu’on a surtout des « bonnes dettes »? Ça dépend de la situation.
Mais l’humoriste François Pérusse dirait « une dette c’t’une dette ».
À cet effet, le minimalisme c’est aussi se questionner sur la grandeur (et le coût) du logement ou de l’automobile qui entraîne une dette.
Déclarer faillite n’efface pas toutes les dettes
Certains croient que la façon de s’en sortir lorsque l’on croule sous les dettes c’est de déclarer faillite et de recommencer à neuf. Ce n’est pas aussi simple que ça.
Il faut comprendre que la faillite n’efface pas certaines dettes telles que la pension alimentaire, les amendes et contraventions, les indemnités criminelles et les emprunts d’études. Si votre situation vous inquiète, consultez un professionnel tel un syndic de faillite.
Mot de la fin… de mois
Si les fins de mois s’avèrent pénibles pour vous, ou si vous avez de la difficulté à atteindre vos objectifs prioritaires, nous vous invitons à prendre conscience de vos dépenses, observer vos comportements, et explorer le minimalisme pour réduire l’endettement. Une petite dette deviendra grande si elle n’est pas adressée tôt.
La hausse des prix de la nourriture, du logement et tout le reste font en sorte que des individus et des familles qui pouvaient se permettre un peu de jeu n’ont plus cette liberté sans passer par l’endettement. En 2024, le revenu viable calculé pour une personne seule se situe entre 30 738$ et 43 609$ selon l’endroit au Québec et varie entre 72 788$ et 86 585$ pour une famille de quatre. C’est loin du salaire minimum : il ne suffit plus de travailler pour ne pas être pauvre.
D’où l’importance plus que jamais de contrôler les dépenses et minimiser son style de vie pour prévenir l’endettement. Un budget suivi est souvent une façon éclairée d’éviter de s’enliser dans les dettes.
Enfin, pour vous remettre de bonne humeur, écoutez le sketch humoristique de François Pérusse qui nous est venu en tête en écrivant cette chronique. Vous pouvez même comparer les versions canadienne et européenne. Un rire avec ça?
Ressources :
La méthode de la boule de neige
Sketch Une dette c’t’une dette :
Version canadienne
Version européenne (d’avant l’euro)
Parmi les vidéos de notre chaîne YouTube:
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C’est tellement bien écrit et plein de gros bon sens! Excellentes références.
Très bon sujet de réflexion et d’échanges!
Excellente réflexion! Bonne comparaison entre la fourmi et la cigale!
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